Pourquoi je dis non au polyester dans mes tissus d’ameublement

Dans le superbe décor d’une plage du sud de la France, je me suis retrouvée confrontée à cette réalité qu’on entend encore insuffisamment : nous sommes cernés par le plastique ! En quelques minutes, j’ai ramassé une poignée de microbilles de plastique autour de ma serviette. Elles sont là, sous nos yeux, les raisons pour lesquelles j’utilise du lin et du coton bio, pas du polyester.

Des milliards de petites billes qui nous alertent

Le beau m’inspire et c’est ce que j’aime donner à voir, mais il faut aussi savoir parler du reste.
Fabriqué à partir de pétrole ou de gaz, le plastique est un matériau non biodégradable. Il met des
siècles à se décomposer, générant des microparticules et des nanoparticules de plastique partout
dans l’environnement. Nous respirons, buvons, mangeons quotidiennement du plastique. Or sa
dangerosité est alarmante, pour notre santé et celle de toute la planète. Moins de 20% du plastique
que nous produisons sont recyclés. Le reste s’accumule ou est incinéré, avec toutes les émissions de
gaz à effet de serre que cela implique.

Une poignée de microbilles plastiques, ramassée en moins de 5 minutes, sur une plage à Martigues (13) en mai 2023.

Et le plastique dans le textile ?

Dans le textile, la généralisation du polyester recyclé pourrait paraître une heureuse nouvelle, mais
elle ne fait que retarder la révolution nécessaire. Le polyester recyclé pour nos tissus est issu de
bouteilles en plastique, non pas de textile en polyester. Aussi, le polyester recyclé demande la même
énergie que pour la fabrication d’un fil polyester neuf. Le problème d’un tissu en polyester recyclé
reste le même qu’un tissu en polyester : il est non recyclable et à chaque lavage, il rejettera des millions de micro-fibres plastiques, dans l’eau de nos rivières, des océans et des nuages, pour finir dans nos nappes phréatiques. Il est avéré qu’aujourd’hui, l’humain ingère l’équivalent d’une carte bleue de micro-plastiques par semaine.

Alors oui aux matières naturelles !

Les valeurs écologiques fondent les bases de ma marque de tissus d’ameublement Catherine
Mettetal. Il faut avoir conscience qu’en achetant un tissu Made in France en lin, on soutient
l’ensemble d’une filière, une chaîne humaine. Du semencier jusqu’au tisseur – en passant par le
teilleur qui trie la fibre du lin avant le filateur – on recourt à davantage de main-d’oeuvre, dont le
coût est plus élevé pour tous les bienfaits sociaux que l’on connaît. C’est un véritable engagement en
tant que professionnels comme en tant que consommateurs. On déplore la délocalisation de nombres de nos savoir-faire, il est encore temps de garder notre place de leader mondial du lin pour sauvegarder ces compétences.

Un liniculteur analysant la qualité des fibres de lin de l’année 2022/2023, en Normandie.

Polyester VS lin, un match gagnant pour le tissu naturel

Vous cherchez un tissu d’ameublement créatif, qui ne moisit pas, qui soit antitache et dont les
couleurs résistent à la lumière du soleil ? Ne pensez pas que le polyester est le seul à pouvoir vous
donner satisfaction. Un tissu en lin dont la matière, le fil et l’armure sont de première qualité
répondra aux plus exigeants. Il suffit de faire sécher mon tissu en lin exposé à la pluie pour éviter les
moisissures. De la réactivité et un peu de savon de Marseille feront disparaître les taches sans pour
autant faire pocher le tissu. Aucune décoloration de l’imprimé dans le temps avec l’utilisation
d’encres très résistantes aux UV. Quant à la solidité du tissu, elle est amplement suffisante pour
un usage domestique. Nul besoin de polyester pour assurer une bonne tenue. Les compétences
françaises à l’origine de mes créations sont garantes d’un tissu parfaitement stabilisé qui vous
accompagnera dans le temps. Durable, recyclable, mon sergé lin prend magnifiquement la lumière
et offre un rendu de couleur exceptionnel. De quoi s’engager gaiement dans la nouvelle ère du tissu
d’ameublement naturel !

Imprimé écoresponsable Jungle, sur Sergé 100 % Lin français / crédit photo : Emmanuelle Mayer©

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