Dans la plus pure tradition des Compagnons du devoir, je suis, à mon tour, allée leur transmettre ma petite histoire.
Au CFA des Compagnons des métiers des matériaux Souples de Pantin, j’ai pu sensibiliser les jeunes apprenants tapissiers – en siège et en décor – de la pertinence de l’impression numérique dans une démarche de développement durable.
Cette matinée passée auprès d’eux était un bel échange de compétences, et j’ai pu apprécier ce brassage de filières et ces partages sur nos métiers. Il y a finalement un grand nombre de savoir-faire qui se croisent sur un fauteuil !
Après 20 ans à suivre l’évolution de l’impression numérique textile, j’ai le recul et l’expérience nécessaires pour témoigner de l’intérêt de cette technologie de pointe, dans l’éco-édition de tissus d’ameublement écologiques.
L’objectif de mon intervention était de proposer aux jeunes une montée en compétences sur les écolabels existants.
Et leur présenter les différentes manières de produire du tissus au mètre, en France, aujourd’hui.
J’ai invité les jeunes apprenants tapissiers à se poser un certain nombre de questions, ouvertes, sur ce qu’est
un « beau tissu » ? Qu’est-ce qu’un tissu écoresponsable ? Que souhaite-t-on privilégier lorsque nous investissons dans une collection de tissus de décoration intérieure ?
Quelles sont les filières textiles les plus humaines et préservant un grand nombre de savoir-faire ?
Quelle matière choisir pour quel usage ? Se poser la question de la capacité à recycler un tissu dans 30 ans sans polluer nos eaux et notre environnement ? Etc.
Les tapissiers doivent être en mesure d’accompagner le consommateur, qui est, aujourd’hui, beaucoup plus à l’écoute des systèmes de production et de la provenance de ce qu’il achète.
L’éditeur, comme l’artisan, a son rôle à jouer dans la communication de nos productions textiles.
En tant qu’éditrice de tissus d’ameublement écoresponsables, notamment de tissus en lin de Normandie, j’ai pu également sensibiliser les jeunes aux qualités des matières naturelles et aux avantages de cette filière courte.
Je remercie vivement Claire Juilland, Maître de stage Tapissier d’ameublement en décor, qui m’a accueillie à la maison des compagnons du devoir à Pantin.
Je remercie également tous les jeunes apprentis tapissiers pour leur intérêt et leur ouverture d’esprit. Ils sont la génération clé des dix prochaines années, et il est important qu’ils aient le maximum de cartes en main pour exercer de manière éclairée dans ce monde.
Ainsi, ils seront en mesure de faire des choix en s’appuyant sur leurs propres compétences, plutôt que sur un discours commercial.